Mouvement, vitesse, couleur…
Henri Cachau, Villeneuve-sur-Lot en 1945. Enfant, fasciné par la gestuelle, suite à sa visite aux grottes de Lascaux, il dessine trotteurs, boxeurs et rugbymans ; d’emblée pris dans la lutte entre le mouvement et la ligne, l’esquive et la charge… En possession de sa première boîte de gouaches, cette lutte intégrera la couleur comme adversaire et alliée du peintre dans ce combat entre un ‘art cadré’ – cadrage-débordement au rugby – et une plus large approche dudit mouvement confirmée par le spectacle (télévisuel) des jeux Olympiques de Rome en 1960… dorénavant orientant son travail… C’est d’un creuset d’autodidacte que sortiront, après avoir touché, sans accompagnement – ni Dieu ni maître ! – aux motifs obligés : nus, natures mortes, paysages, dont certains dits : fossiles !, ces : lutteurs, marcheurs, coureurs, des années 1970-80… Puis, sans jamais abandonner le traitement des corps en mouvement s’ensuivront : foules, hominiens, équilibristes, plongeurs, jongleurs, et notamment de plus en plus érotiques ses couples !… Cependant, bien que ces luttes ne paraissent que sportives, par le biais d’autres thèmes : sumotoris, corridas, courses de chevaux, Icare, golfeurs, entrecoupés d’hommages à Matisse puis Monet, l’artiste accélèrera la cadence, et sa gestuelle de plus en plus sûre, rapide, suggestive, tourbillonnante, vertigineuse, mènera à ce ballet entre Eros et Thanatos, une chorégraphie (corps et graphie !) trouvant son acmé dans ces corridas fantasmatiques ramenant à ses origines cet aficionado se définissant ainsi : « Comme la corne à l’étoffe, barbare je Rouge »… Suivront, étalés sur deux périodes, d’abord 1980-85, des travaux concernant les portraits, sous tendus de ‘Bic’, crayon, sanguine, fusain, passant des gueules cassées aux masques, avant – sa période actuelle – de s’attacher à une fine psychologisation d’auteurs – écrivains, poètes – contemporains… La majorité de ses travaux se concluent par des sculptures accompagnant ses thèmes de prédilection… Depuis plus de quarante ans, avec discrétion, mais aussi conviction, son œuvre magistrale se construit sur un postulat se résumant par ces trois mots : mouvement, vitesse, couleur…